vendredi 13 juin 2014

Synthèses françaises des questionnaires "santé" et "mode de vie".

Après bien des déboires, TOUT, vous saurez TOUT sur la santé et le mode de vie des élèves qui ont répondu aux deux  questionnaires
C'est long mais très instructif!
Si vous préférez les "camemberts" , en bas de l'article vous trouverez des liens sur les statistiques ayant servi à l'étude.
En attendant y'a plus d'saisons! Le 6 Juin ce n'est pas le ciel qui  nous est  tombé sur la tête, mais une pluie de grêlons gros comme des balles de ping-pong . Vraiment de quoi être de très, très méchante humeur ..

Analyse des résultats du questionnaire santé.

 France -Lycée Voltaire


I) Les conditions de l’étude

En tout environ 140 élèves ont participé au sondage. En effet, suite à une incompréhension les 70 élèves de classes de ST2S sollicité-e-s en priorité sur le sujet, puisque la santé c’est leur spécialité ont répondu par erreur dans le questionnaire destiné aux élèves italiens. Il n’y a aucun moyen de déméler les réponses et pas eu de possibilité de les faire recommencer. 71 autres réponses d’élèves de 2° et 1° générales ont été collectées par ailleurs. La comparaison des deux résumés permet toutefois de dégager les grandes tendances.

Outre les limites de l’exploitation des résultats par google qui n’est pas un logiciel professionnel, et notre échantillon non conforme on peut regretter à posteriori que des informations n’aient pas été demandées : âge des élèves, sexe, filière, catégorie sociale, lieu d’habitation , sources d’information.. On en reste également à des hypothèses quant à l’incidence géographique des résultats. Certaines réponses sont pourtant liées aux conditions et aux structures locales .Nous le mentionnerons au passage.

Une majorité d’élèves -plus de 60% - estime être bien informée sur les problèmes de santé en général et ne tombe pas souvent malade. Malheureusement il n’est pas possible de déterminer si les maladies se produisent sur une saison en particulier (rhume et grippe en hiver par exemple) ou si c’est devenu indépendant des saisons. L’avis est partagé quand à la perception des causes possibles de maladie et sur le lien avec le développement durable.
Toutefois lorsqu’on entre dans le détail des questions on se rend compte que ces résultats optimistes sont à relativiser et recouvrent un manque d’information ou de réflexion, donc que notre projet prend tout son sens..

2) Analyse des résultats
Si une majorité d’élèves dit ne pas avoir de problème de poids, un pourcentage non négligeable (15%) avoue en avoir et ceux et celles qui ont développé le chapitre des causes évoquent en premier l’alimentation déséquilibrée ou trop sucrée. Ces mauvaises habitudes ne semblant pas liées à un manque d’information. On apprend cela dès le primaire et dans tous les cours de biologie mais de là à passer à l’acte! Nos élèves pris isolément sont beaucoup plus “carnivores” que le groupe comparé italien+français. Plus d’un sur deux mange de la viande une fois par jour . Il y a très peu de végétariens. (Seulement 5%.).
Deux élèves sur trois n’ont pas de problèmes dentaires. Nous avons eu le temps de modifier cette question car au départ il n’était pas possible de cocher “non” . Les victimes de caries savent que cela peut provenir de l’hérédité et/ou de l’alimentation mais aucun n’évoque la composition de l’eau. 

Manger bio?? Pourquoi?
La consommation régulière de produits bio ne concerne qu’une petite minorité (10%). Même si beaucoup d’élèves de cet établissement habitent à la campagne, cela ne signifie pas qu’ils ou elles mangent des fruits et légumes exempts de traitement. .Un sur quatre n’en mange jamais. Tous les autres en consomment de temps en temps. Pourtant 30% pensent que cela joue sur la santé. Malheureusement les raisons de cette faible adhésion au bio qui peuvent être multiples n’ont pas été demandées . Est-ce trop cher? non disponible là où les élèves mangent? Le manque d’information semble pouvoir être une des causes puisque 30% n’ont pas d’avis sur l’importance de la consommation de produits non traités et 39% pensent à tort que cela ne joue pas. Ils devraient pourtant au moins savoir qu’il faut impérativement laver ses légumes traités et que cela ne fait que diminuer le risque identifié de cancers liés à l’emploi des pesticides. La moitié des élèves pense que la qualité de l’environnement est fondamentale pour la bonne santé, mais l’examen du détail révèle une méconnaissance du rapport entre la santé et l’environnement. Lorsqu’on évoque les effets des pics de température une majorité d’élèves pense à l’augmentation des épidémies, mais malgré la canicule de 2003 particulièrement meurtrière en France aucun n’a pensé aux personnes âgées. De même lorsqu’on leur demande à qui s’adressent les vaccins saisonniers, seulement 30% savent que les personnes âgées sont ciblées et non les jeunes enfants . Si l’augmentation des cancers de la peau est choisie par la quasi totalité comme conséquence première de l’appauvrissement de la couche d’ozone, on remarque que six élèves ne sont pas au courant, soit plus de 10% et que d’autres conséquences sont cochées qui ne sont pas prouvées (troubles mentaux, maladies infectieuses ??). Une majorité d”élèves ne souffre ni d’allergies , ni d’intolérances alimentaires . 16% seulement sont  touchés par ces affections. C’est sans doute lié au respect des normes.
Mais il y a une proportion non négligeable d’asthmatiques. (1 sur 4). Les avis sont partagés sur les effets du changement climatique sur la santé. En fait, il aurait fallu cocher tous les effets , mais ce n’était pas possible. Quoi qu’il en soit 3 élèves sur 4 ont une opinion sur la question , mais plus d’un quart ne sait pas..La contamination de l’eau arrive largement en tête des effets possibles. Pas étonnant compte tenu de la proximité de la Beauce. Sur ce point au moins, avec une eau polluée aux nitrates au delà de la norme et les mesures qu’il a fallu prendre, nos jeunes sont au courant . Il est étonnant que 44% d'entre eux  ignorent que les pluies torrentielles et les vents violents sont des manifestations des changements climatiques. Nous venons pourtant d’essuyer début Juin une tempête de grêlons gros comme des balles de ping-pong.
Mais cela n’altère pas l’optimisme général: Plus d’un tiers des élèves est persuadé que l’on peut faire quelque chose pour prévenir les catastrophes naturelles . Dommage de ne pas avoir demandé de précisions : dans quel laps de temps, ni comment . Ils devraient savoir qu’à court terme on ne peut rien faire- cela se saurait- et qu’à long terme on ne peut retourner en arrière. Nous baignons dans un grand optimisme, seulement 22% des élèves estimant qu’il n’y a pas de volonté de changement parmi les citoyens du monde. Peu d’élèves (22%) ne se sentent pas concernés , 30% sont mûrs pour agir et réagir mais une grande majorité 35% , “seulement en partie”., là aussi beaucoup moins que chez le groupe mixte “italiens+français” . Il aurait fallu leur faire préciser à quoi ils sont prêt-e-s. Il est à craindre que cette bonne volonté théorique ne remette pas en cause leur confort personnel et surtout notre modèle de consommation. 8 élèves sur dix sont de (très) méchante humeur s’il fait mauvais temps .Qu’en sera-t-il lorsque les températures extrêmes seront notre quotidien?



3)Conclusion

En dehors de toute idéologie militante et même si l’on est climato-sceptique cette étude avec ses limites permet de constater que nos élèves ne voient pas l’urgence et sont somme toute assez mal informés sur certains points qui ne font pas débat : pesticides, nitrates, appauvrissement de la couche d’ozone, phénomènes extrêmes.
Par ailleurs, même en étant bien  informé-e-s comme sur les méfaits d'une  alimentation déséquilibrée ou de la  consommation excessive de sucres et de viandes, on peut se demander jusqu’à quel point on peut changer leurs habitudes dans la mesure où ils-elles  ne sont ni majeur-e-s, ni autonomes et jusqu’à quel point ils  sont prêts à le faire plus tard . La réflexion par le biais de ce projet les fera peut-être évoluer.

 

Questionnaire “mode de vie“ -

Analyse des résultats

France-Lycée Voltaire


1) Conditions et limites de l’étude

L’étude a porté sur une centaine d’élèves dont quatre italiens qui se sont trompés! Chacun son tour.  Il s’agit en grande majorité d’élèves de 2° et 1° . Une dizaine de terminales ont été les dernier-e-s à répondre mais cela n’a pas bouleversé les tendances, ce qui tendrait à prouver que l’âge ne joue guère ! Nous avons en tout cas un majorité d’élèves de 16/17 ans .
Nous avons plus de filles que de garçons ce qui correspond au profil général du lycée Voltaire -66% de filles- et aux options proposées au lycée qui sont choisies plus facilement par les filles . L’échantillon est totalement aléatoire . Les élèves qui ont répondu ne sont pas forcément impliqués dans le projet, ils étaient justes disponibles ou ont répondu aux sollicitations d’un de leurs professeurs impliqués dans le projet . Malgré ce caractère aléatoire l’échantillon ne correspond pas au profil général du lycée en ce qui concerne l’habitat : les élèves qui habitent autour du lycée dans les immeubles d’Orléans la Source sont faiblement représentés. Notre échantillon compte seulement 11% d’élèves en appartement, et 89% en maison le plus souvent individuelle. La quasi totalité des élèves sondés vit avec deux parents, il y a seulement 5% de familles monoparentales et peu de frères et soeurs. Cet échantillon n’est manifestement pas représentatif de toute la population du lycée car nous côtoyons tous les jours dans nos classes des élèves dont le quotidien est moins idyllique. La moitié des élèves interrogés habite loin du lycée -entre 10 et 30 kilomètres, sans doute à la Ferté, Sandillon, Tigy , Guilly. mais ils sont loin d’associer le mot “nature “ à des paysages verdoyants et pensent plutôt à la protection de la nature et à l’environnement .On pourrait supposer qu’habitant la campagne ils sont plus sensibles aux questions environnementales. La plupart (60%) se disent bien informés. On verra que c’est plus une perception des choses qu’une réalité..

Comme pour le questionnaire santé et bien que nous disposions de beaucoup plus d’informations, l’enquête a ses limites . Celles du questionnaire google qui n’est pas un logiciel professionnel et aussi celle de notre questionnaire ou de sa traduction en version online . Certaines questions sont difficilement exploitables ou bien les réponses sont liées aux conditions locales .
- Ainsi la séparation des questions concernant les frères et soeurs en deux tranches d’âge ne permet pas de voir s’il y a des familles nombreuses. Les élèves n’ont pas su non plus s’ils devaient s’inclure dans le lot des enfants comptés dans la maison, certains l’ont fait d’autres pas
- Les questions concernant l’avis des élèves quant aux politiques menées auraient du être interdites aux élèves qui ne savent pas si leur ville a une politique environnementale, et à ceux qui ne savent pas si le lycée a des projets de ce type.
Précisions concernant notre établissement :
- Le tri des déchets dans l’établissement n’existe pas sauf à la cantine.
- Nous sommes obligés de laisser la fenêtre ouverte même en plein hiver dans certaines salles surchauffées. tandis que dans d’autres on gèle. Aucun moyen d’intervenir sur le problème du chauffage de l’établissement .
Enfin, il ne faut pas perdre de vue que l’enquête s’adresse à des élèves pour la plupart mineur-e-s, qui ne font pas les courses, et ne sont pas responsables de tous les choix en ce qui concerne leur environnement et leur mode de vie. Nous ne pouvons agir à court terme que sur des leviers les concernant personnellement en espérant qu’ils- elles en parleront à la maison .

2) Les résultats
Les élèves interrogé-e-s s’estiment bien informé-e-s mais la source d’information principale est la télévison (20%), précédée d’une courte tête par .. LES COURS ! C’est vrai que cette année ils ont entendu parler du développement durable dans tous les cours, au point d’arriver à une certaine saturation. Très peu écoutent la radio (6% seulement) -ce n’est pas une surprise , 12% lisent le journal -c’est déjà un début- et même s’ils vont souvent sur internet, ce n’est pas pour se renseigner sur les questions environnementales . Ils ne discutent pas non plus de ces questions , pas plus en famille, qu’avec les copains. Donc ne rêvons pas, l’information ne franchit pas pour l’instant la porte du cours! Et encore..!
Il y a quand même une question où les élèves se sentent concerné-e-s : la pollution de l’air . Normal : nous avons déjà eu plusieurs alertes avec restrictions de circulation.
Les réponses aux questions portant sur la connaissance des projets liés à l’environnement montrent que beaucoup d’élèves ne s’y intéressent pas vraiment . L’information même si elle existe ne touche pas beaucoup d’élèves . Un sur deux seulement sait si sa ville a un projet environnemental. Pourtant nous avons une multiplicité de villes dans l’échantillon et les mairies mettent de plus en plus sur leurs sites des pages expliquant ces projets. Ils-elles connaissent encore moins le label “european energy award “ , on aurait pu s’y attendre! En plus avec un titre en anglais! My god! Deux le connaissent quand même . Soit ils-elles ont été à Erkelenz, soit ils-elles ont donné le change! Cela n’empêche pas 32% de juger que nous sommes bons en matière d’écologie . Sur quelle base?
Un-e- seul-e élève n’a pas entendu parler des énergies renouvelables . Un-e qui nous a échappé!  A moins que ce ne soit un problème de vocabulaire? 25% disent participer à un projet environnemental au lycée -le nôtre, c’est le seul- mais 33% ne savent pas s’il y a un projet environnemental au lycée. Espérons que ce ne sont pas les mêmes! De toutes façons 6% pense que Comenius est un CLUB !
Le label qui indique une économie d’énergie est pour 30% des élèves une feuille sur fond vert.. Les Terminales ont même fait monter un peu le chiffre des élèves dans l’erreur. Soyons indulgents! Ils/ elles n’ont pas encore eu à acheter un appareil ménager.
Passons maintenant au “vécu” ! Une bonne moitié vient par les transports en commun ce qui n’est pas étonnant vu leur lieu d’habitation. 32% viennent en voiture, 4% en scooter. A priori pas d’élèves qui pratiquent le skate ou les rollers, mais relativement peu de vélos.
"Je n'amène pas à manger ni à boire au lycée "
73 % disent ne pas amener à manger au lycée. Normal car il y a une cantine et une cafeteria et en plus il est en théorie interdit de consommer à l’intérieur des locaux. Mais au vu de ce que nous avons photographié dans les couloirs, dans les salles et dehors cela ne correspond pas du tout à la réalité . “C’est abuser”, a dit spontanément une des élèves qui nous a aidées à dépouiller.

Le papier recyclé, on n’est pas vraiment "hostile à la chose , 45% en achètent de temps en temps, mais on n’est pas vraiment fan non plus. 1% seulement en achète toujours et 19% jamais. Pourtant c’est moins cher!
Quatre élèves sur 10 disent éteindre la lumière inutile dans le couloir mais 30% n’y font guère attention , dont 15% qui s’en moque. A noter que la question posée une deuxième fois sous une autre forme : “lumière inutile chez toi “ recueille des résultats complètement différents. Trois sur quatre disent alors éteindre la lumière. Peut-on m’expliquer?? En tout cas il y a toujours 3% d’ irréductibles gaulois qui n’en a cure. Les réponses à la question concernant le tri des déchets dans l’établissement sont tout aussi incompréhensibles : le tri n’est possible qu’à la cantine où il est obligatoire. On aurait donc du avoir deux types de réponses : soit “toujours” en pensant à la cantine, soit “ce n’est pas possible” . Mais là encore d’autres réponses. ont été cochées, comme si on jouait à faire semblant..
Les réponses sur la perception de la politique environnementale de l’établissement ne sont guère exploitables dans la mesure où beaucoup ne savent pas ce qui se fait. Dominique Palu n’a atteint qu’une ou deux classes pour parler de l’agenda 21. Il faudra songer à u une information et une implication plus large;
Les élèves vont à pied ou en vélo à leurs activités lorsqu’elles sont proches , mais s’il fait mauvais les 30% qui profitent de la voiture familiale passent à 50%. Pourquoi pas prendre le tram ou le bus? C’est parce qu’en voiture “les parents payent”,alors que le ticket de tram est payé avec l’argent de poche.
Les équipements servant à la protection de l’environnement sont peu implantés dans les foyers de notre échantillon, même les ampoules éco -seulement 43%- ou le double vitrage - 34%-pourtant moins rare que les éoliennes. ( Une seule famille en a une ) . On ne parle pas du triple vitrage !!
Encore plus étonnant : même s’il y a une touche éco dans les WC (48% n’en ont pas) , 3% ne s’en servent pas ! Bizarre !
Seulement 64 % trient leurs déchets. Espérons que les parents font mieux parce que c’est obligatoire, le savent-ils-elles? Beaucoup d’appareils restent en veille à commencer par la télé, y compris l’ordi pourtant plus facile à éteindre et même s’il est dans la chambre. Réjouissons nous : Presque la moitié dit baisser le chauffage dans la chambre au lieu d’ouvrir la fenêtre pour rafraîchir l’atmosphère, mais on finit par douter ..
Enfin un-e élève sur deux recharge son téléphone portable tous les jours , un sur quatre tous les deux jours. Un seul élève n’a pas de portable . peut-être le même qui n’a ni maison, ni appartement mais c’est là un autre sujet, bien que les problèmes sociaux fassent partie du développement durable.

3-Conclusion

Pan sur le bec! Malgré les limites de l’étude on voit qu’il y a encore des progrès à faire .
- du point de vue de la communication sur notre projet et de l’information d’autant plus que l’école est donnée comme une source d’information importante. D’où le choix de ce critère de la communication parmi les évaluateurs MICE T pour la 2° année
- du point de vue de la prise de conscience effective des comportements éco responsables.
Parler c’est bien, agir c’est mieux. Il faudra trouver des actions parlantes dans l’établissement . C’est le deal de la deuxième année.

les statistiques sur le mode de vie

Les statistiques sur la santé -France seule

les statistiques sur la santé-France + Italie

Rédaction: Odile Izrar-Blin 
Analyse : Patricia Salmon, Dominique Palu et 3 élèves partant en Italie. 



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